Ces caractères sont romains, mais plus serrés et plus allongés qu'à l'ordinaire. Je les ai faits pour les ouvrages qu'on veut rendre plus légers à la vue, en élaguant un peu les lignes sur elles-mêmes, principalement pour l'impression de la poésie, qui, pour avoir plus de grâce, a besoin d'un plus grand intervalle entre les lignes. Un autre avantage est qu'en serrant ainsi un peu plus les lettres à côté les unes des autres, les vers de dix ou douze syllabes ne forment pas des lignes trop larges pour le format, et l'on évite de finir le vers en seconde ligne, ce qu'on appelle doubler. Quand il y a dans une page trois ou quatre vers ainsi doublés, ou qui finissent en seconde ligne, cela forme des masses de blanc d'autant plus désagréables à la vue que beaucoup de vers ne terminant pas exactement la ligne, il en résulte des lacunes plus ou moins grandes. Ces caractères remédient à ce défaut ; ^#c'est pourquoi je les ai nommés poétiques. On en trouvera sur différents corps dans le volume des caractères [par exemple en Gros-texte].