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#La gravure ou taille des poinçons |
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Pour être un bon graveur de caractères,
il faut être typographe, c'est-à-dire savoir tous les détails du mécanisme de la fonderie
et de l'imprimerie, afin d'y assujettir son travail. Maître de l'art, le graveur doit tout prévoir
dans la fonte et dans l'impression. C'est par là que les Simon de Colines, les Garamond,
les#
Grandjon, les Le Bé, les de Salencque, ces artistes à qui l'imprimerie est redevable de tous
ses progrès, sont devenus nos maîtres dans cet art qu'ils ont porté en France à un point
de perfection que les nations voisines n'ont jamais atteint. |
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La pratique de l'impression
n'est pas d'une nécessité absolue pour être un bon graveur, mais la théorie de cette partie
de l'art est indispensable. Tous ceux qui se sont ingérés de graver des caractères sans ces connaissances
préliminaires, n'ont jamais réussi. Nous en avons des exemples subsistants, qui ne déshonorent
que trop notre imprimerie.
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La science du graveur
consiste donc à connaître la figure la plus parfaite que l'on puisse donner aux caractères,
les dimensions qu'ils doivent avoir, et à les représenter sur l'acier pour les frapper
sur le cuivre, afin d'en former des matrices qui perpétuent les lettres à l'infini par la fonte. |
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Le graveur ne doit donc rien négliger
pour donner à son travail toute la perfection possible. Il faut, avant de l'entreprendre, qu'il ait fait une
étude réfléchie de ce qui peut contribuer#
à sa plus grande beauté. Car il n'en est pas de cet art comme de bien d'autres où les faibles
productions trouvent un emploi proportionné à leur valeur : l'imprimerie ne doit rien
souffrir de mauvais, ni même de médiocre, parce qu'il en coûte autant pour fondre ou imprimer les
mauvais caractères que pour fondre ou imprimer les plus parfaits et si le graveur
n'a pas les talents requis, le fondeur et l'imprimeur, qui rendent son ouvrage,
l'un sur le métal, l'autre sur le papier, sans qu'aucun des deux puisse y rien changer,
ne font que perpétuer son ignorance, et déshonorent l'imprimerie. |
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Avant que de graver un caractère
quelconque, il faut déterminer la grandeur respective des courtes, des longues
et des pleines, relativement à la force de corps sur lequel on veut le faire, afin que
les extrémités des lettres longues remplissent exactement ledit corps. On entend par
courtes toutes les lettres qui ne tiennent que la partie du milieu du corps, comme les
a, c, e, m, n, t, les petites capitales
A, B,
C, D, E,
et autres de même grandeur. les longues sont celles qui
occupent#
une plus grande partie du corps, soit par en haut, soit par en bas, telles que les
A, B, M, b, d, p, q,
et autres. Les pleines sont celles qui tiennent tout le corps, comme
j, Q, Ç, , etc.
Ces grandeurs doivent être marquées sur un calibre pour servir de règle.
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