Manuel typographique de Fournier, tome I, 1764
chap. XXXII, p. 211-213.

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XXXII — Du moule à cadrats de fond

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#Du moule à cadrats de fond

Ce moule est une invention toute récente ; je ne l'ai imaginé et exécuté que cette année 1763, d'après les représentations très fondées qui m'ont été faites par différents imprimeurs au sujet des bois de fond dont on se sert, et qui sont sujets à des inconvénients réels, soit par négligence des menuisiers, qui ne sont pas toujours bien exacts à donner une épaisseur égale aux mêmes objets, lesquels sont rarement d'équerre, ce qui fait que les caractères, qui suivent la direction de ces bois, penchant en pied ou en tête, ne peuvent être parfaitement dressés ; soit parce que ces bois étant sujets aux influences de la sécheresse et de de l'humidité, reçoivent des courbures contraires à leur destination ; d'où il résulte peu de justesse, et beaucoup de frais occasionnés par le renouvellement fréquent qu'il faut en faire.

Ces nouveaux cadrats de fond remplissent l'objet des bois qui servaient au même usage, et #n'ont pas les mêmes défauts. Une garniture de ces cadrats est plus chère au premier achat, à cause du métal, qu'une même garniture en bois ; mais elle est beaucoup plus sûre, plus solide, et dure très longtemps, après quoi le métal reste.

Ce moule est composé de plusieurs pièces principales, faites en cuivre fondu et reparé ; elles sont retenues par des vis et des écrous : on en verra le détail parmi les planches gravées.

Pour fondre les dits cadrats, on tient le moule appuyé par en bas sur une table ou sur le banc du fondeur : ce moule est fermé fortement par une fourche de fer qui s'emboîte par deux crampons dans un bouton qui déborde de la pièce de dessous, sur le bois de laquelle il est attaché, pendant que la traverse de la dite fourche appuie sur la pièce de dessus. On tient le tout solidement de la main gauche par le manche de la fourche, tandis que de la main droite on verse le métal, qu'on laisse figer à loisir pour éviter certains gonflements qui arriveraient si on ouvrait le moule trop tôt.

Lorsque ces cadrats sont larges, on peut les faire creux, en vidant une partie du métal #avant qu'il soit entièrement figé dans le milieu.

Quant à la longueur et à la largeur des dits cadrats, elles sont fixées par la largeur et la position d'un coulisseau, qui est une pièce mobile que l'on fixe au milieu du moule. Voyez-en la figure aux planches ci-après.



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