Voir planche H.T. VIII

Le prototype est un instrument nouveau, de fer ou de cuivre, dont la principale pièce faite en forme d'équerre de quatre lignes d'épaisseur, est retenue à vis sur une platine dont le bout arrondi qui excède l'équerre sert de manche : on en trouvera la figure parmi les planches gravées. Sa longueur contient 240 points typographiques, qui sont la mesure qu'il doit avoir, et sur laquelle il faudra se régler. Mais comme il serait possible qu'en prenant cette ^#mesure à plusieurs reprises avec un compas sur l'échelle, on variât un peu la longueur, pour plus grande sûreté, l'on suivra scrupuleusement celle qui est marquée sur la planche à côté du prototype, où elle est représentée juste. La petite partie qui se trouve à côté du bout supérieur, est un calibre pour la hauteur en papier, profond de dix lignes et demie : par ce moyen, cette justification sert en même temps pour la force des corps et pour la hauteur en papier.

Si, par un nouveau règlement, on jugeait convenable de fixer sûrement la hauteur et la force des caractères, un instrument pareil à celui-ci pourrait être déposé à la Chambre syndicale, et servirait d'étalon. Ce serait un moyen sûr, commode et invariable pour que les caractères ne reçussent aucunes variations dangereuses.

L'opération est aussi simple que sûre : les 240 points typographiques qui, comme je l'ai dit, constituent sa longueur, doivent être remplis par le nombre de corps que je vais marquer pour chaque caractère. Il faut dresser les moules en conséquence : l'apprêteur fait le ^#reste en ratissant plus ou moins le corps des lettres, jusqu'à ce que le nombre marqué remplisse exactement l'étendue de cet instrument.

N O M B R E   D E   C O R P S
qu'il faut pour remplir le prototype

^#Le nombre de lettres marqué pour que chacun des caractères remplisse cet instrument, compose à chaque article les 240 points typographiques : donc en s'y conformant, les corps des caractères sont rendus dans la plus grande exactitude pour former les combinaisons marquées dans la Table des proportions, que l'on a vue ci-devant. Vingt Cicéros occupant la place de quarante Nompareilles, il s'ensuit que le Cicéro est le corps double de la Nompareille. L'expérience devient d'autant plus juste pour chaque lettre en particulier qu'elle est répétée vingt ou quarante fois par les vingt ou les quarante lettres de Cicéro ou de Nompareille que l'on a mises sur le prototype, et ainsi des autres.