Manuel typographique de Fournier, tome II, 1766
p. 289-306.

Fin du Manuel
Premier folio
289
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Réponse à MM. Gando


# R É P O N S E
À un mémoire publié en 1766 par MM. Gando,
au sujet des caractères de fonte pour la musique

L'envie, la jalousie de métier, le défaut de connaissances et de talents, paraissent d'une manière si marquée dans le mémoire de Messieurs Gando, que j'avais d'abord résolu de n'y pas répondre : cependant ces Messieurs en ont fait une espèce de trophée ; ils l'ont colporté eux-mêmes, non seulement à Paris, mais encore en Province. Dans la rigueur du froid des mois de novembre et décembre 1766, janvier et février 1767, ils ont parcouru les provinces méridionales de la France, portant et distribuant ce mémoire comme une marque de leur triomphe et une preuve de leurs talents : c'est ce qui m'oblige d'y répondre, afin d'effacer les impressions défavorables qu'ils pourraient avoir laissées contre moi.

#Ce mémoire porte sur deux chefs principaux ; par le premier ils prétendent être inventeurs des caractères de fonte pour l'impression de la musique ; par le second ils veulent m'enlever le droit que j'ai à cette invention : c'est ce que nous allons examiner. Pour mieux sentir la force de leurs raisons, il est bon de connaître l'étendue de leurs talents.

Messieurs Gando, père et fils, ont toujours été bornés au seul état de fondeurs de caractères ; jamais ils n'ont appris ni exercé la partie de leur art qui consiste à graver les poinçons, leur ignorance à cet égard est pleine et entière ; on ne trouvera pas dans leurs épreuves de` caractères, la moindre chose qui soit de leur façon. Si l'on avait besoin d'une autre preuve, ils la fournissent eux-mêmes, pages 21 et 22 de leur mémoire. Ils conviennent qu'ils sont restés dans une espèce d'obscurité : Nous avouerons, disent-ils, que jusqu'à l'essai de musique que nous publiâmes... nous n'avions fait paraître aucun ouvrage entier que celui-là, GRAVÉ SOUS NOTRE NOM. Si l'aveu n'est pas honorable,# au moins est-il naturel et sincère ; cependant ils veulent faire croire, malgré cet aveu, qu'ils sont experts dans l'art de graver les caractères. Si on leur demande comment il se peut faire que n'ayant jamais ni appris ni exercé cet art, ils soient devenus tout-à-coup les maîtres dans cette partie : la réponse est toute prête ; elle est même assez singulière pour être rapportée. L'espèce d'obscurité, disent-ils, dans laquelle nous avons consenti à demeurer (pendant une quinzaine d'années) a sans doute trompé M. Fournier. Il n'a pas imaginé que nous eussions pu commencer par là où il a fini. Il faudrait en effet avoir l'imagination bien pénétrante pour soupçonner un phénomène si extraordinaire. Que dirait-on d'un marchand dont l'état aurait été de vendre des tableaux, sans savoir ni peindre ni dessiner, et qui dirait pour se faire croire auteur d'une copie qu'il donnerait pour un original : Ne puis-je commencer la peinture par où Greuze la finit ?

Il ne faut pas croire cependant que les progrès des caractères leur aient été indifférents :# s'ils n'y ont rien mis du leur, ils ont profité des découvertes des autres ; ils ont fait contrefaire ce que j'ai donné de nouveau dans ce genre, à mesure qu'il devenait public, mes nouvelles italiques, mon caractère de finance, mes vignettes, mes lettres ornées, mon essai de musique imprimé à deux fois, etc. Le mémoire qu'ils ont publié en 1766, dans lequel on trouve des fragments de ces contrefaçons, fournit la preuve qu'elles sont faites avec une grossièreté déshonorante pour ceux qui ont été employés à l'exécution, et pour les imprimeurs qui en font usage. On a aussi employé dans l'impression de ce mémoire des lettres ornées et des vignettes qui sont de moi ; on en trouve à la première et à la seconde page de l'impression de la musique ; les mots Petit motet et Pseaume sont composés de mes lettres ornées, qui n'auraient pas dû trouver place dans un pareil ouvrage. Il y a encore une observation à faire sur le goût et l'intelligence de MM. Gando ; ils ont fait exécuter ces imitations précisément de la même figure et de la même grosseur que j'ai données# aux originaux. Ils n'ont pu rien changer dans la figure de mes vignettes ni dans celle des lettres ornées, si susceptibles de variations ; dans mon caractère de finance, si aisé par les différentes formes dont elles sont susceptibles. À leur place, j'aurais du moins changé la nuance de grosseur de ces différents objets : tel qui les aurait trouvés d'un corps trop gros ou trop petit chez moi, les aurait trouvés chez eux d'une nuance différente : la honte du plagiat en aurait reçu quelque diminution ; mais leur sagacité typographique ne s'est pas étendue jusque là.

Voilà les personnes qui m'ont fait l'honneur de m'attaquer, pour tâcher de m'enlever la réputation que je pourrais avoir acquise, et à qui je vais répondre. Monsieur Gando père étant décédé depuis la publication du mémoire, M. son fils trouvera bon que je ne m'adresse maintenant qu'à lui seul. Venons au fait.

*M. Loiseau, qui s'est aperçu du peu de succès que ce premier caractère aurait dans l'imprimerie, s'est permis de contrefaire le second. Il n'a pas osé s'en dire l'inventeur, mais il l'a annoncé comme le caractère le plus parfait qu'il y eût dans ce genre : cependant ce n'est qu'une imitation irrégulière et manquée. C'est ainsi que les arts s'abâtardissent.

En 1756, j'ai inventé et gravé un caractère de fonte pour l'impression de la musique, laquelle impression se faisait à deux fois. Je répandis quelques épreuves de ce #nouveau caractère sous le titre d'essai, parce que c'était l'esquisse d'un autre caractère plus utile que je fis tout de suite. Huit ans ou environ après que cet essais eût paru, M. Loiseau, qui avait appris l'art de la fonderie chez moi, imita ce caractère ; il s'en est même dit l'inventeur*. M. Gando, qui était un des premiers à faire imiter ce que je donnais de nouveau, se trouvant prévenu par cette contrefaçon, prit le change : croyant tirer parti de ce caractère, comme il avait des autres contrefaçons, il le fit aussi imiter, quoiqu'on imprimât déjà pour lors avec ma musique dont l'opération se fait en une seule fois.

Je lui ai reproché ce double plagiat, il s'en est offensé ; et pour s'en venger il a publié un mémoire, sous le titre d'Observations sur le Traité historique et critique de M. Fournier le jeune, etc. par lequel il prétend prouver, du moins à ce qu'il dit, qu'il #est l'inventeur de ce caractère de musique ; et par récrimination il assure au public que c'est moi qui suis le plagiaire, ayant contrefait le caractère de musique fait à Leipzig. Il eût peut-être mieux valu pour M. Gando garder encore son espèce d'obscurité, que de s'exposer au ridicule qui accompagne les fausses prétentions. Quoiqu'il en soit, voici son texte.

Il y a si peu de ressemblance entre la musique que nous avons gravée et celle de M. Fournier (il s'agit de celle qui s'imprime à deux fois) qu'il ne faut pour en juger qu'un coup d'œil : un examen plus suivi prouvera si le mécanisme est le même. Notre musique est gravée de façon que toutes les clefs, mesures, notes blanches, noires, croches et doubles croches détachées, sont toutes d'une seule pièce. Il n'y a qu'un seul poinçon pour chacune de ces figures, de même que pour les petites notes coulées : chaque note en fait une seconde en la renversant, à l'exception du si qui est toujours si. Le même poinçon, qui fait toutes les noires, sert également à faire toutes les croches liées, de quelque espèce qu'elles #soient... Les barres qui servent à lier les croches, sont toutes d'une seule pièce, ce qui n'a encore été tenté par personne... Nous avons également fait avec un seul poinçon, deux simples notes liées, qui sont l'une sur raie et l'autre entre raie... Nous osons dire que nous sommes les seuls qui en ayons de pareils.

Il y a dans cette description de notre prétendu artiste une sorte de hardiesse peu commune : s'est-il donc imaginé qu'il n'y avait plus d'yeux pour voir ? On ne peut détailler plus littéralement le mécanisme de l'essai que je donnai en 1766, et l'imitation que M. Loiseau en a faite avec M. Gando. L'inspection de mon essai démontre tous les articles spécifiés ci-dessus, sans en excepter un seul ; on y voit ces barres d'une seule pièce pour lier les croches, qu'il dit n'avoir été tentées par personne. J'ai fait non-seulement des poinçons qui portent deux notes, l'une sur raie et l'autre entre raie, mais qui en portent trois et même quatre ensemble ; cependant M. Gando ose dire qu'il est le seul qui en ait de pareils.

Un plagiat si complet, et si aisé à vérifier, #aurait bien dû le rendre plus circonspect. Voici de quoi décider de ce point. Que l'on se donne la peine de lire depuis la page 53 jusqu'à la page 56 du premier volume de ce Manuel, où je donne la description du mécanisme de cette sorte de musique, dont j'ai publié les épreuves en 1756, on y trouvera tous les articles que M. Gando dit lui être propres. Ce volume a été imprimé en 1764, comme le porte le frontispice, c'est-à-dire, une couple d'années avant que ce prétendu article soit sorti de son espèce d'obscurité.

Mais, dit-il, j'ai employé dans l'impression de cette musique des filets d'une seule pièce, ce qui rend la ligne plus nette, et j'en ai le certificat de l'Académie ; au lieu que M. Fournier s'est servi de filets en cadrats, ce qui cause des lacunes. Ceci est une autre chose qu'il faut examiner. Il n'y a point de fondeur de caractères qui ne fasse des filets longs d'une seule pièce, en conséquence point d'invention de la part de M. Gando. Les premiers caractères de musique et de tablatures de luth, qui s'imprimaient à deux #fois, étaient avec des filets d'une seule pièce, cependant ils n'ont point eu de succès ; ceux qu'on a faits depuis étaient avec des filets à cadrats, ainsi que M. Gando les représente lui-même, page 28 de son mémoire. Quelque chose de plus particulier pour lui, est qu'en 1699 M. Cot, fondeur de caractères, fit faire exprès un moule qui portait un filet dans toute la largeur d'un in-folio, pour imprimer en rouge et noir un livre de plein-chant à l'usage de l'église de Reims ; par ce moyen, les filets étaient d'une seule pièce. M. Gando a acquis ce moule avec la fonderie dudit sieur Cot, il a du en connaître l'usage ; donc il n'a pas inventé la manière d'employer des filets d'une seule pièce pour l'impression à deux fois de la musique ou du plain-chant, qui est la même chose.

D'où vient donc n'a-t-on pas suivi cet usage dont M. Gando fait tant de bruit, et dont il voudrait faussement s'attribuer la gloire, il faut le lui apprendre, puisqu'il parait l'ignorer.

Pour une fonte de trois feuilles ou de trois cents pesant de notes de cette espèce, il faut #aussi trois cents livres pesant de filets d'une seule pièce pour un format in-douze, autant pour un in-8o, de même pour un in-4o, et encore autant pour un in-folio. En faisant grâce des variations de format, il faudra douze cents pesant de ces filets, qui se trouvent remplacés par trois cents livres seulement de filets à cadrats. Voilà ce qui a fait abandonner l'usage des filets d'une seule pièce, connus avant M. Gando.

Il s'agit à présent de mon caractère de musique, qui s'imprime d'une seule fois, notes et filets ensemble, dont j'ai inventé le mécanisme, et que j'ai gravé suivant mes nouveaux principes. M. Gando dit à ce sujet : M. Fournier n'a d'autre mérite que d'avoir imité ce que le sieur Breitkof avait imaginé et exécuté avant lui... sa musique n'est exactement qu'une copie de celle de Leipzig. Voilà une assertion bien positive  mais comme l'auteur n'est pas plus fort en preuves qu'en connaissances, nous allons le trouver bientôt en contradiction avec lui-même.

Le mécanisme dont M. Breitkof s'est servi, dit-il, est sans contredit très minutieux et d'un #détail très long pour la composition ; sa musique n'est fondue, comme le remarque très bien M. Fournier, que sur un seul moule, ce qui ne fait que la cinquième partie d'une ligne de musique ; il se trouve partout cinq pièces composées les unes sur les autres, et quelques fois plus. Et plus bas il ajoute : M. Breitkof a gravé sa musique, comme nous venons de le dire, pour être fondue sur un seul moule ; c'est un mécanisme vraiment nouveau, mais qui est sujet à un détail très long pour la composition : M. Fournier a levé la difficulté. Si j'ai levé la difficulté de ce détail très long et minutieux, il ne fallait donc pas avancé que M. Fournier n'a d'autre mérite que d'avoir imité ce que le sieur Breitkof avait inventé et exécuté avant lui, et que sa musique n'est exactement qu'une copie de celle de Leipzig ; celà implique contradiction. Que l'on ouvre le premier volume de ce manuel, à la page 286 ; on y trouvera la police des différentes figures qui composent mon caractère de musique, lesquelles je n'aurais certainement pas eu la hardiesse de représenter, si j'avais été assez ignorant pour les avoir #imitées d'après quelqu'un. Cette musique est composée de cinq corps différents ; toutes les figures du second, du troisième, du quatrième et du cinquième corps sont absolument étrangères à celles de M. Breitkof : la mienne porte moitié moins de figures. Comment donc se peut-il faire que M. Gando, qui est persuadé de cette vérité, qui sait également que la musique de mon essai est de mon invention, et qu'il n'en existait nulle part de pareille avant moi, ait osé avancer publiquement qu'il est l'inventeur de cette musique, dont la contrefaçon a été faite sur mon essai, et que ma seconde musique n'est exactement qu'une copie de celle de Leipzig ? Il faut bien que les mouvements de la jalousie l'aient emporté sur les sentiments de l'honneur.

Il croit se garantir de la honte de cette fausse allégation, en disant que j'ai employé par nouveauté le mécanisme des anciennes musiques. Ce n'est donc plus maintenant la musique de Leipzig que j'ai exactement imitée, ce sont les vieilles et anciennes, qui ne ressemblent néanmoins, ni à la mienne, ni à celle de Leipzig. Les anciennes musiques, dit-il, #se fondent sur cinq moules, comme les miennes ; mais je n'ai dit nulle part que j'eusse inventé ces sortes de moules ; je me suis attribué seulement, et à juste titre, l'invention des figures que j'ai employées dessus, lesquelles ne ressemblent point à celles de vieilles musiques.

M. Gando ne s'est pas contenté de faire ses efforts pour anéantir le peu de réputation que mes travaux pouvaient m'avoir acquis, il cherche encore à me mettre mal dans l'esprit de différentes personnes, tant ses procédés sont nobles, généreux et désintéressés.

Sur quelques expressions qui sont dans mon traité sur les caractères de musique, et qu'il dit ne pas entendre, il présume que je suis un ingrat. Aurait-il voulu, dit-il, en parlant de moi, outrager un corps respectable POUR LUI à tous égards  un corps dans lequel il puise presque uniquement le fruit de ses talents. Pour sentir quelle peut être la force de cette assertion, il faut savoir que tous mes travaux n'ont rendu qu'au bien général de l'imprimerie de France ; qu'elle ne tient que de moi les nouveautés, les changement et les #corrections dans les caractères, dont elle ne jouissait pas auparavant, tout ce qui avait été fait dans ce genre par les graveurs du roi n'étant que pour l'usage particulier de l'Imprimerie royale ; que j'ai défendu ses droits pour l'impression de la musique, et que je l'ai mise en état d'exercer cette partie de son art, en fournissant de nouveau caractères de musique ; toutes choses pour récompense desquelles le roi a bien voulu m'accorder un titre d'imprimeur à Paris, notamment pour l'impression de la musique que j'avais inventée. L'Arrêt du Conseil qui me donne ce titre a été refusé à l'enregistrement de la Chambre syndicale, non par le corps de l'imprimerie, mais par les Syndic et Adjoints pour lors en charge, qui ne m'ont pas jugé capable de remplir cette place. Et c'est moi que M. Gando accuse d'ingratitude !

Afin de diminuer les obligations que l'on pouvait m'avoir pour avoir défendu les droits des imprimeurs pour l'impression de la musique, il dit : Personne de MM. les imprimeurs n'a douté qu'il ne leur fût permis d'imprimer de la musique. Pourquoi donc n'en #imprimaient-ils pas ? pourquoi souffraient-ils que Messieurs Ballard missent à la fin de toutes leurs impressions de musique, qu'il était défendu, sous peine de six mille livres d'amende, à tous graveurs, fondeurs, imprimeurs, de graver, fondre ni imprimer de la musique ? De quel droit M. Ballard a-t-il envoyé chez moi, le 23 octobre 1764, des huissiers pour saisir mes nouveaux caractères ; saisie qui n'a pas eu lieu, mais qui a été plus circonstanciée chez l'imprimeur qui faisait usage de mes caractères de musique, et chez M. Loiseau, qui n'avait qu'une légère épreuve du caractère imprimé à deux fois, qu'il avait imitée sur mon premier essai ? Enfin, pourquoi les officiers de la Chambre syndicale ont-ils droit à l'opposition que M. Ballard leur a fait signifier à ce qu'ils eussent à ne point enregistrer l'Arrêt du Conseil qui me donnait le droit d'imprimer de la musique, comme étant contraire aux prétentions d'être le seul imprimeur de musique en France ; opposition qu'ils on présentée à M. le lieutenant de police comme un nouveau motif de refuser l'enregistrement de l'arrêt qui #me donnait le titre d'imprimeur ? C'est qu'ils croyaient en effet n'avoir aucun droit à l'impression de la musique.

En supposant un moment, ajoute M. Gando, que les imprimeurs eussent craint le privilège de M. Ballard, l'Arrêt du 27 juillet leur aurait appris qu'ils étaient libres. Mais si je n'avais pas gravé de nouveaux caractères, et que je n'en eusse pas livré, il n'y aurait pas eu de contrefaçon, de saisies ni de contestations, par conséquent point d'Arrêt du Parlement qui eût appris aux imprimeurs qu'ils étaient libres. Les talents de M. Loiseau et de M. Gando ne sont pas assez connus pour croire qu'ils en eussent jamais inventé ; et l'extension que M. Ballard donnait à ses privilèges aurait pu gêner tout autre graveur, qui n'aurait pas pris comme moi la peine d'en faire l'examen et la critique.

M. Gando, honteux sans doute d'avoir pris le change, en faisant contrefaire un caractère de musique que je n'ai donné que comme un essai, et que je n'ai pas suivi, à cause de l'inconvénient qui résulte de la double impression, fera des efforts pour imiter l'autre ; les #principes que j'ai établis et la représentation des figures que j'en ai données, lui en fourniront les moyens. Pour en imposer par un air d'intelligence, je lui conseille de faire changer la forme des guidons et des renvois, dont la figure peut être arbitraire ; après quoi il pourra se dire l'inventeur de ce second caractère, avec autant de fondement et d'assurance qu'il l'a fait pour le premier.

Il y a dans son mémoire quelques autres assertions qui ne méritent pas de réponse. Je finirai par cette remarque, qu'il est étonnant que M. Gando, n'ayant aucun talent connu dans le genre de la gravure, ait osé s'arroger publiquement le titre d'inventeur d'une chose qu'il a pillée, sans être en état de l'exécuter lui-même, et qu'il fasse des efforts pour nous enlever, sans preuves et sans raisons, la gloire d'une invention utile, due à la France. Si j'eusse été assez hardi pour en faire autant à Genève, sa patrie, il est à présumer que j'y aurais été mal reçu.



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